Quand on parle de jeux numériques, il convient de préciser les propos. À peine ce terme évoqué, chacun·e y colle en effet une représentation personnelle, positive ou négative, souvent liée à ses propres expériences.
Parler du jeu Myst à un “immigrant du numérique” (personne qui a vu l’avènement du numérique comme un bouleversement de ses pratiques) et vous verrez ses yeux briller… Et vous trouverez facilement dans votre entourage un “digital native” qui évoquera son expérience de Super Mario Bros ou de La Légende de Zelda avec nostalgie. Le jeu vidéo est un objet culturel qui marque nos exprits !
Les jeux numériques ont changé. Ils deviennent plus complexes, plus longs, plus engageants et répondent à des modèles économiques conçus pour créer un maximum de profit (jeu payant ou sur abonnemenent, jeu gratuit avec des extensions payantes pour améliorer des éléments cosmétiques ou fonctionnels du jeu). Le monde du jeu numérique est une industrie florissante qui dégage même davantage de bénéfices que le cinéma. Un grand nombre de types de jeux repose sur de valeurs de performance, d’individualisme et véhicule des représentations de violences. Ils sont destinés a priori à un public averti…
Alors, comment peut-on imaginer le jeu numérique pour l’apprentissage des enfants de 4 à 12 ans ?
Fort heureusement, il existe également des jeux de type éducatif. Parmi ceux-ci, on retrouve la catégorie des jeux de réflexion, dans lesquels le joueur doit résoudre un problème ou une énigme, des jeux de stratégie, des jeux de puzzles (qui demandent de la logique et des compétences mathématiques numériques ou spatiales, des jeux d’observation et de mémoire et des jeux d’entraînement. Ces jeux visent à mobiliser des compétences identifiables et participent au développement cognitif.
Ce sont ces types de jeux que vous découvrirez sur NumerHIC, sur un modèle économique simple et garanti : des jeux protégés par les droits d'auteur, mais en accès libre et gratuit pour tous.
Le jeu Alphabet, réalisé par nos soins et publié sur NumerHIC est un jeu d’entraînement. Il est destiné à un public bien identifié (les enfants de 4 à 8 ans) et sert à consolider l’apprentissage mémorisé de l’alphabet latin. Cet apprentissage est une composante essentielle de l’entrée dans l’écrit (écriture et lecture) qui nécessite des phases de mémorisation plus ou moins longues selon les enfants. Le recours au jeu numérique est donc une façon judicieuse de varier les situations de consolidation.
Puisque la maîtrise de l’alphabet exige un travail personnel variable en temps et en effort pour chaque enfant, Alphabet est conçu pour une intégration individualisée sur ordinateur ou tablette numérique. Il serait donc contreproductif de l’utiliser collectivement via une projection en classe. L’attention et l’implication des enfants ne peuvent être maintenues que par l’action. Par ailleurs, les enfants qui ont déjà intégré le nom des lettres, la reconnaissance graphique et construit la suite alphabétique perdraient leur temps et leur intérêt à (re)travailler cette notion.
À la différence d’exercices écrits figés, le jeu numérique Alphabet permet de renouveler la situation à volonté. Chaque nouvelle partie est différente (les lettres changent de place de manière aléatoire) et remobilise l’attention de l’enfant. Il est également possible de varier la tâche en choisissant de travailler l’identification des lettres minuscules ou majuscules.
D’autre part, l’enfant peut s’entraîner en toute autonomie, hors du contrôle de l’adulte. La relation pédagogique est ainsi modifiée, car l’adulte peut observer au lieu de contrôler.
Enfin, il convient de rappeler qu’un jeu d’entraînement n’est qu’un élément parmi d’autres activités pédagogiques. L’entrée dans l’écrit est un apprentissage complexe qui nécessite beaucoup de temps et implique de multiples approches et situations pédagogiques.
Alphabet est donc une invitation à varier ces situations, à différencier l’usage du numérique selon les besoins de chaque enfant.
Pour découvrir : Alphabet
